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Photo du rédacteurRoxanne Harvey

H comme dans humain

Dernière mise à jour : 2 avr. 2020

Comme dans Humain ou...humain



Un lundi matin, à mon réveil, j’ai été propulsée au septième ciel.

L’euphorie.

David Saint-Jacques, un Québécois, s’envolait dans une fusée vers la station spatiale internationale au moment même où j’ouvrais les yeux pour commencer une banale journée. C’était un insignifiant lundi de décembre; pourtant, j’avais des frissons. Assurément, cette journée serait loin d’être ordinaire: un gars de Saint-Lambert réalisait en temps réel le rêve de millions d’humains sur cette planète.


C’était le mien aussi, il y a bien longtemps, quand mes ambitions de petite fille étaient sans limites.


J’aurais voulu être une astronaute. Pour vrai.


Mais bon. Il me manquait un minimum d’aptitudes scientifiques. À peine…

N’empêche que, derrière mes dictionnaires, mes grammaires et mes piles de copies à corriger, j’envie toujours ces humains qui parviennent à quitter leur nid douillet pour aller conquérir l’Espace-avec-un-E-majuscule, milieu hostile et inconnu du commun des mortels. La préparation pour y parvenir est complexe, voire impossible. Les sacrifices sont incalculables. L’issue de cette aventure risque d’être mortelle ou dramatique. Pourquoi alors cette folie d’aller conquérir cet ailleurs?


Parce que l’Humain est curieux, il veut savoir. Il veut toujours aller plus loin. Être meilleur.

Malheureusement, l’humain donne aussi dans l’absurde, le paradoxal, la contradiction absolue.


En cette ère technologique où chacun peut avoir le monde au bout des doigts sur un écran intelligent, où une imprimante peut imprimer en 3D et où on se rend en quelques heures à peine sur une station spatiale orbitant à environ 325 km d’altitude à une vitesse de 28 000 km/h, certaines branches de notre espèce adoptent encore des comportements débiles.


Y a des êtres insouciants, égoïstes, qui jettent leur verre de café ou leurs mouchoirs souillés par la fenêtre de leur voiture. Ils n’ont aucun souci écologique à la maison, pourquoi en avoir sur la route? Fuck les autres! D’autres conduisent leur véhicule, complètement amochés par l’alcool ou les drogues. Pas grave, c’est le party de bureau, moé j’m’amuse! Fuck les autres.  Et y a des gens qui, malgré les tentatives d’éducation du système scolaire ou de la famille, font circuler sur Internet des photos dégradantes de leurs «amis», pour le plaisir. Fuck les autres!


Dur à comprendre qu’on soit à la fois rendus si loin mais qu’on soit si nigauds comme peuple. La conscience collective, c’est pas donné à tout le monde. C’est là que la majuscule dans le mot humain vient différencier ces deux branches de notre espèce.

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