Foutre le bordel pour attirer notre attention. C'est un peu ce que la nature cherche à faire pour nous faire comprendre qu'on va trop loin. Elle est grandement en quête d'attention, Dame Nature... Aujourd'hui, 8 avril 2024, c'est elle qui sera le point de mire planétaire, et pas parce qu'elle détruit les forêts ou inonde les villes: elle brillera de tous ses feux pour éclipser, l'espace d'un moment, les horreurs humaines et catastrophiques vécues sur la planète depuis un moment. Peut-être pour nous rappeler qu'elle est belle, cette nature, et qu'on ne la remarque tellement plus qu'on la bousille à grands coups de déchets, de gaspillage, de coupes à blanc, de produits chimiques.
Aujourd'hui, on célèbre Dame Nature avec cette éclipse tant attendue. On en a beaucoup parlé dans les médias, surtout pour débattre de l'absurdité ou de la sage précaution de fermer les écoles pour l'occasion. Certains centres de services ferment leurs écoles pas pour permettre aux élèves de vivre l'expérience, mais pour éviter les poursuites de parents de ces enfants qui seraient tentés de regarder Galarneau dans les yeux malgré les mises en garde. Certains centres de services ferment parce qu'ils n'ont pas suffisamment d'autobus pour le retour à la maison (c'est que les chauffeurs aussi craignent les poursuites parentales!).
C'est bien facile de critiquer des décisions si on reste dans ses souliers!
Je suis de ceux qui trouvent bien dommage que les élèves vivent cet événement de la maison, peut-être laissés à eux-mêmes, parce que les parents travaillent. À l'école, l'animation de l'événement aurait été pertinente, la vue du spectacle encadrée. Mais bon. La crainte des plaintes... Je la comprends aussi, à cette époque où on doit surveiller tout ce qu'on dit, tout ce que les gens pourraient interpréter, sous peine de poursuites. On marche sur un tapis d'oeufs qu'il ne faut surtout pas casser... (Sauf un certain M. Trump, qui peut se permettre des absurdités, des insanités sans aucune répercussion... mais c'est un autre débat).
Si on se mettait un peu dans les souliers de tout le monde? D'abord, le jeune lui-même. Assurément qu'il aurait aimé vivre ce phénomène unique avec ses amis.
-T'étais où, en 2024, pendant l'éclipse?
-Chez moi, dans ma chambre, sur mon cell...
Plutôt ordinaire, en effet...
Les parents qui veulent tout contrôler et qui craignent que leur protégé fasse fi des consignes et regarde la boule de feu, courant à sa perte, sont sans doute bien inquiets des risques de cécité pour leur trésor. Ils ne font pas confiance à l'école, qui ne peut tenir les lunettes de chacun pendant le spectacle. Je les comprends aussi. Mais on ne pourra jamais tout contrôler, tous aseptiser. C'est de ces parents que les dirigeants ont peur... Parce que l'élève est sous la responsabilité de l'école pendant les heures de cours. Légalement, il y a des risques.
Les profs de science et les amateurs d'astronomie, eux, sont sidérés! Quel incroyable rendez-vous manqué avec la science si on ferme l'école! Imaginez les trésors à faire découvrir à ces jeunes qui ne vivront probablement qu'une fois cet événement! L'occasion rêvée de faire naitre des passions, des intérêts. L'occasion parfaite pour faire vivre l'incroyable magnificence de la nature, donc la nécessité de la protéger...
Plusieurs écoles sont ouvertes, heureusement, et en profitent pour superviser cet événement unique dans un cadre scientifique. D'autres organisent des activités ludiques intérieures. La solution qui m'est le plus logique est celle où les parents, selon leur niveau de stress, sont libres de garder leur enfant à la maison ou de venir les chercher plus tôt, avant que les rayons du soleil ne deviennent dangereux. Le meilleur des deux mondes, tout le monde serait satisfait!
Dans toute cette folie, retenons que la nature a des trésors à nous faire découvrir, quand on prend le temps d'en profiter, à l'école ou à la maison. Protégeons-la avant qu'elle emporte tout sur son passage et qu'elle s'éclipse, avec l'humain dans son sillage...
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