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Photo du rédacteurRoxanne Harvey

Mon café matinal et les bombardements


C'est irréel. Dans ma tête, 2022 ne peut être associée aux mots bombardements, fuite, guerre. C'est absolument impossible. Il me semble qu'avec les avancées dans tous les domaines, l'humain devrait avoir compris. Mais non... la cupidité, le pouvoir, l'argent et l'orgueil d'une poignée d'humains égoïstes auront pris le dessus. Je suis sans mots...


Il y a quelques semaines à peine, je regardais un film sur Anne Frank et sa famile qui ont dû se cacher des Allemands pour éviter les camps de concentration et la mort. Je me disais que nous, bien assis sur notre divan neuf IKEA, on était bien chanceux de vivre à une autre époque. Autres temps autres moeurs? C'est ce que je croyais. Je suis désillusionnée. Et ça fait mal.


Je me sens bien impuissante ici, dans ma maison de banlieue avec mes soucis personnels et mes dossiers au travail. Je me sens bien ingrate de me plaindre que le prix de la livre de beurre ait augmenté, que ça me coutera les yeux de la tête pour mon prochain plein d'essence et que je doive encore changer le rouleau de papier de toilette resté vide. Tout ça me semble bien petit quand je place tous ces soucis en perspective. Je n'ai pas à dormir d'un oeil chaque nuit en me demandant si je serai réveillée par des bombardements. Je n'ai pas à quitter en vitesse une maison dans laquelle j'ai investi toutes mes économies et qui sera pillée ou détruite dans une guerre. Je n'ai pas à vivre au jour le jour en me demandant de quoi sera fait le lendemain ni si je pourrai revoir les membres de ma famille.


Alors qu'est-ce que je peux faire, ici, dans ma maison de banlieue ? Je ne vais pas revêtir l'uniforme de l'armée pour aller brandir des armes en Ukraine. Je ne vais pas non plus faire le voyage là-bas pour aller porter des denrées aux Ukrainiens en fuite, ni en ramener au Canada. J'aimerais bien, mais ce n'est pas réaliste. Mais je peux encourager et soutenir ceux qui le font.


Chaque jour j'ai une pensée pour ces Ukrainiens intimidés, chassés, attaqués, traqués, bousculés, bombardés, tués. Difficile de faire autrement, c'est l'unique sujet de discussion des médias d'information. Et il faut continuer d'en parler pour qu'on ne se cache pas la tête dans le sable. Dans ma petite banlieue paisible, ce que je peux faire, c'est d'abord d'apprécier chaque petit moment que je tiens parfois pour acquis, par respect pour ceux qui ont perdu leur vie d'avant et qui aimeraient bien la retrouver: le café du matin, le bruit du vent, le silence, le plaisir de cuisiner; avoir à me lever pour aller travailler, car je peux faire une différence dans la vie des gens par un sourire, un regard bienveillant, une porte ouverte... Surtout, en milieu scolaire, je vais semer et veiller à ce que la cupidité, le pouvoir et la méchanceté ne prennent jamais le dessus. C'est là le rôle que je me donne dans cette folie de la guerre 2022. Ce sera donc mon angle d'attaque pour gérer les situations qui se présenteront à moi au quotidien et pour ne pas tomber moi aussi dans la cupidité, la méchanceté et la recherche de pouvoir. Vous, que faites-vous ?

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