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Photo du rédacteurRoxanne Harvey

T comme téléphone


On sort l'écran-qui-nous-désennuie dans un cours, une réunion, une discussion qui nous laisse indifférents. On en devient impolis.



Quand j’ai fait mes études, il n’y avait pas Google. La vie aurait été tellement plus facile! Aujourd’hui, avec un téléphone intelligent, il y a une solution à tout, où qu’on soit, en autant qu’on dispose d’une connexion Internet. Besoin d’un numéro de téléphone, d’une adresse, d’un résumé de roman, d’une critique de film, d’une recette? Tout est à portée de main.

Et on ne s’ennuie plus, avec un téléphone intelligent! Dans une salle d’attente, à bas les revues pleines de microbes, on sort son cell et on navigue nonchalamment sur Facebook, Instagram, Youtube, Snapchat... On lit des articles en ligne, on découvre de plus en plus de blogueurs intéressants (ou pas). On visionne des vidéos informatives ou humoristiques, avec ou sans contenu pertinent. Pas grave, on tue le temps de toute façon.

Dans le meilleur des mondes, cet objet technologique qui tient dans une poche, dans une sacoche mais qu’on retrouve le plus souvent dans une main pourrait être l’invention du siècle. Que du positif!

Mais le foutu cell, quand on tombe dans une utilisation non contrôlée de la bébelle, peut causer bien des dommages sociaux.  

Équilibre. Voilà le mot-clé qui devrait caractériser la relation que tout humain entretient avec son téléphone intelligent. Pourtant... 

Pourtant, quand on l’oublie à la maison ou que la pile est à plat, on se sent démunis. L’impression qu’il nous manque une partie de soi s’intensifie d’heure en heure. On finit littéralement par s’ennuyer de son téléphone.  

Pourtant, à l’ère où le temps est plus que jamais de l’argent, où ce temps qui passe si vite vaut de l’or, on le dilapide à coup de visites sur Facebook, Instagram, jeux en ligne, alouette! Tellement d‘heures qui pourraient être passées à d’autres occupations plus... plus.... je vous laisse compléter. Si seulement on l'utilisait quand on a du temps à tuer ou qu’on n’a vraiment rien de mieux à faire! Non, graduellement, inconsciemment, on finit par emprunter du temps aux gens qui nous entourent pour l'investir devant l'écran. On utilise la bébelle à table, au lieu de parler. On se cache derrière nos textos quand grand-maman est là, elle qui vient de moins en moins souvent... On sort l'écran-qui-nous-désennuie dans un cours, une réunion, une discussion qui nous laisse indifférents. On en devient impolis.

Insidieusement, la dépendance s’installe... puis on la nie. Non! Moi, je suis pas dépendant. Jamais! Je peux me passer de mon téléphone facilement! (ah oui?) Je l’utilise seulement pour le travail, je n’ai pas le choix! (vraiment?).

Tranquillement, on s’isole pour entrer en relation avec le cell. Avec les autres gamers, avec nos amis de la communauté facebookienne, avec les autres photographes d’Instagram. 

Pourquoi?

La vraie vie autour est ennuyante? Y a pas assez de stimuli ou de vies intéressantes ni de personnes parfaitement retouchées? Qu’est-ce qui fait que, socialement, on passe du réel à un écran si rapidement? Si facilement? Si fréquemment?  Que va-t-on chercher?  Des preuves que les gens nous aiment parce qu’on a l’impression d’avoir des amis qui likent nos photos et nos statuts?  L’adrénaline et la puissance parce qu’on tue des méchants dans un jeu alors que dans le réel on est endormis? L’impression d’être voyeurs en se promenant dans la vie des autres et en regardant toutes les photos qu’ils partagent?

Je pose ces questions, mais je cherche moi-même les réponses pour l’utilisatrice que je suis. Ce que je sais, c’est qu’à force de voir tous ces gens qui se coupent de la vie derrière leur écran, ça me fait peur. Me sentir moins importante qu’un téléphone cellulaire, c’est un des pires sentiments de rejet que j’ai ressentis jusqu’à maintenant. Ce sont des jeux, des images, des vies rêvées et modifiées qui gagneraient sur la présence d’un humain réel? On n’a qu’à côtoyer des adolescents pour le constater. Oui, plusieurs adultes gèrent mal leur relation au téléphone cellulaire et ne sont pas mieux... Mais les adolescents remportent haut la main la palme d’or de la dépendance à la bébelle.   Le danger, c'est que pour eux, entrer en symbiose avec la bébelle, c'est devenu normal. Et on la leur achète de plus en plus tôt...

Paragraphe

Du 6 au 8 février, ce sont les journées mondiales sans téléphone portable.  De mon côté, je me promets bien de ne jamais donner plus d'importance à cet objet avilissant (bien que fort utile) qu'à un humain qui a la générosité de partager son temps avec moi. 



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